Foot Amateur : Demain nous appartient

Par la force des choses, me voilà dans l'obligation d'arrêter de coacher, d'encadrer mes jeunes U15 en Régional 1. Ma femme étant souffrante, dans l'état actuel des choses je ne pouvais pas continuer à être absent autant de soirs et de week-end. Mon devoir est d'être présent pour elle dans ce moment difficile, mais également de protéger mes enfants. Les protéger, car ils ont assez vécu de moments douloureux avec ma santé fragile. Je ne peux pas faire comme s'ils étaient trop petits pour comprendre ou, comme si cela n'avait aucun impact sur eux.

La nature décide souvent de faire en sorte qu'il y ai une loi des séries. Vendredi dernier c'est mon papa qui a subi un grave accident de moto. Je suis à 6h de route de lui, ma petite sœur enceinte à gérer tout le week-end le temps que je m'organise. Je me devais d'être au côté de mon papa, de le soutenir, je connais le service de réanimation. Mais je me devais d'être auprès de ma petite sœur.

Elle a vécu mon coma, elle m'a vu sur mon lit en réanimation ne sachant pas si je m'en sortirai. Et cela recommence avec notre papa. Je voulais lui montrer que j'étais près d'elle, qu'elle pouvait compter sur moi même à 6h de chez elle.  Mon esprit et mon cœur son près d'elle, de son mari et de ses enfants.

Alors entre nous le football ce n'est pas très important surtout lorsque l'on est simple bénévole.

Le monde ingrat du monde amateur

Si j'ai un seul regret sur le fait d'arrêter en cours de saison, c'est de laisser mes jeunes qui m'ont témoigné de leur affection de façon incroyable (voir photo ci-dessous). Mais également de laisser les gens exceptionnels qui m'ont fait confiance.

Mais pour le reste, je n'ai pas de regrets.

Je pourrai m'attarder sur les parents qui ne voient qu'en leur enfant la future star du football mondial, qui va gagner beaucoup d'argent, et qui critiquent constamment tes choix, tes idées, qui tu es même s'ils ne connaissent rien au foot et que lorsque tu leurs demandes de l'aide ils n'ont jamais le temps. Ces mêmes parents qui te trouvent nul et ne voit pas que tu es bénévole, que tu prends du temps pour leurs enfants tout en laissant les tiens. 

Je ne m'attarderai pas non-plus sur ces dirigeants qui aiment la lumière, le pouvoir et l'argent même au niveau départemental. Ceux qui aiment encore une fois te critiquer ou même te salir juste parce qu'ils veulent ta place. Qui préfèrent tenter de t'écraser pour se sentir fort pour seulement avoir leur nom dans le journal local ou prendre une micro-lumière. Ceux qui ne voient que par l'argent, en choisissant des projets seulement si on leur donne une certaine somme alors qu'ils évoluent en Départemental.

Enfin, ces quelques pseudo-éducateurs qui sont fier d'aller recruter des U9 ou des U10 pour gagner le week-end, ou qui réalisent des entraînements à base de tours de terrains ou réalise une préparation physique intense avec des gosses de 9 ans comme si c'était des seniors. Ces mêmes qui te disent "on n'est pas au PSG" lorsque tu leur demande d'avoir des séances structurées pour le bien des enfants.

Tout ceci m'a épuisé et dégouté de ce monde amateur.

Heureusement, ils ne sont pas tous comme ça. J'ai débuté à 15 ans pour encadrer les débutants de mon club, j'ai de suite adorée. Grace à cela je me suis orienté dans l'animation et aider les enfants dans leur quotidien, pour finir directeur et éducateur ados. Un plaisir énorme et incroyable pendant 25 ans.

Finalement, avec tous les messages de remerciements, d'affections, de respect que j'ai reçu, je me dis que toutes ces personnes ayant un mauvais fond, ont perdu d'avance. Ils n'ont rien compris à la beauté du bénévolat et de la beauté de notre sport.

Merci, le football est si beau

J'ai débuté le foot à 6 ans, je suivais mon père depuis mes 3 ans partout où il jouait (Villeneuve-La-Guyarde, Mailly-le-château, Courson-les-Carrières). C'est lui qui m'a donné l'amour de ce sport. C'est lui qui m'a transmis l'amour pour l'AJA. Ma mère dit souvent que je suis encore plus passionné que lui.

Il est difficile d'expliquer à quel point j'aime le football. Je le trouve magnifique. Pas seulement pour les grands matchs, pour les gestes d'exceptions ou pour les grands joueurs. Je peux regarder du foot féminin, aller voir un plateau U9 ou un match de D4. Il y a toujours de super trucs à voir.

Non, je trouve le football magnifique parce que l'on ressent des choses uniques, que l'on soit joueur ou supporters. Tant d'émotions indescriptible. Vous rappelez-vous votre 1er but ? De la joie que cela vous a procuré ? Mais aussi la défaite injuste de votre club de cœur en L2 ou en LDC ? Quelle souffrance !!! Seuls les vrais savent.

J'aime préparer une séance, me dire que ce que je fais c'est pour le bien des jeunes. J'aime cette pression la veille d'un match, moins celle à 1h du coup d'envoi. Je ne dors pas quand on perd, je me laisse 1 journée de satisfaction lors d'une victoire avant de rebosser sur le match suivant. Filmer et analyser nos matchs, réaliser des entretiens individuels pour connaitre de plus près mes joueurs. Quel kiffe !!!

Mais surtout ce sport à de belles et grandes valeurs lorsque l'on se bat pour elles. Il y a du partage, de la transmission envers nos enfants, nos jeunes et on se doit d'être là pour eux. Pas pour gagner le prochain match, non ça ce n’est rien. Mais avant tout de partager une aventure humaine avec des coéquipiers, ces éducateurs (je n’aime pas le mot coach ou entraîneur chez les jeunes) tout au long d'une saison qui pourrai rester inoubliable même encore à 40 ans.

J'ai toujours privilégié l'aspect humain lorsque j'encadrais car c'est comme ça que l'on gagne à tout point de vue. Parfois, pas sur le terrain mais on gagne autre part. 

J'ai toujours insisté sur le respect et le fair-play que l'on doit avoir en toute circonstance. Avec la priorité de jouer, de s'amuser et de se dépasser. N'avoir aucun regret quoi qu'il arrive. 

J'aime le football, c'est mon sport et même si je déplore certaines dérives, je reste optimiste en l'avenir. Je ne veux pas me résigner, même si je dois prendre de la distance.

Bien sûr j'ai été touché par les marques de gentillesse de tout le monde mais celle qui m'a le plus touché c'est celle de mon fils hier soir " Papa j'espère que tu reprendras le foot parce que j'aimais aller avec toi, voir tes joueurs. Ils t'aimaient beaucoup. Tu es un super entraîneur c'est dommage".

Je ne sais pas si je reprendrais un jour. J'aimerais tenter ma reconversion comme préparateur mental comme certains du monde pro pensent à croire que je serai bien dans un centre de formation ou en individuel avec les sportifs. Je ne sais pas, on verra ce que l'avenir va m'apporter. Je prépare mon projet, ça me plait.

En attendant, je tiens à remercier mes deux présidents Bill et Cédric pour leur compréhension sans faille face à ma décision d'arrêter et mes problèmes familiaux. Merci aux quelques parents qui m'ont remercié pour mon investissement. Un énorme MERCI à mes jeunes qui ont été de super garçons et ont su me faire sortir des larmes trop rarement sorties. Merci à mon ami, mon adjoint Fred qui a toujours été là et m'a soutenu. MERCI surtout à ma femme et mes enfants qui savent à quel point le football est important pour moi mais ma famille l'est bien plus, ils ont subi mon investissement maintenant je dois leur redonner du temps.

N'oubliez jamais que le football est fait de partage, nous ne sommes pas là pour nous. L'avenir est entre les mains des plus jeunes, essayons de faire les choses pour eux avec le cœur, pas pour notre gloire personnelle.

Ce sport est si beau, si magnifique ne le laissons pas aux opportunistes qu'ils soient là pour l'argent, le pouvoir ou la gloire. Battez-vous pour les vraies valeurs de ce sport.

Ne jamais lâcher, toujours croire en vos rêves, ne pas abandonner même si parfois les épreuves sont difficiles. La vie est belle !!!

Demain nous appartient

Prenez soin de vous

Peace

Kev

Comments

[Nane8]

Bravo