Auxerre-Marseille 4-0 (1990)

Alors que le football est en mode "Pause" depuis quelques jours et que je suis là entrain de garder mes enfants, je me suis dis "Tiens et si je narrais quelques matchs qui m'on fais vibrer enfant pour essayer de distraire le communauté"... Dans le même temps, cela fait la culture de mes enfants à qui j'apprends ce qu'étais Auxerre quand j'avais 10-12 ans. Pas de nostalgie, juste des souvenirs incroyable !!!

Ceux qui ont vu ce match, ne peuvent que s'en souvenir. Cet Auxerre-Marseille, le très grand Olympique de Marseille, dirigé par le champion du monde Franz Beckenbauer avec dans ses rangs Jean Tigana, Chris Waddle, JPP, Germain, Di Meco, Boli, Olmeta, et les absents de ce soir-là Abedi Pelé et bien d'autres, est l'un des matchs les plus mémorable à l'Abbé-Deschamps.

Je m'en souviens très bien. J'avais 9 ans. Comme à chaque match on part avec mon père depuis Mailly-le-château où on emmène Eliane (78 ans) en tribune G. A cette époque on est installé en tribune Tennis, plein centre. Mon père m'avait acheté un billet pour que je sois bien installé, l'OM faisait toujours le plein mais à l'inverse d'aujourd'hui les marseillais étaient nulle part dans la stade sauf dans la tribune visiteur. A l'époque, un enfant de - 12 ans ne payait pas sa place à partir du moment qu'il était sur les genoux de son parent.

Mon père m'avait déjà inculqué le fait que l'on n'aime pas PSG ou l'OM car nous sommes pour eux  "Des paysans, des bouseux". Alors croyez moi que même à 9 ans j'étais chaud bouillant à l'idée de supporter mon AJA et de siffler les marseillais, de les battre... Enfin d'essayer car à l'époque ils sont énorme.

Je ne pourrais pas narrer en détail  le match mais je me souviens de cette ambiance où les tribunes derrière le but n'avaient pas encore été refaite. Je me souviens du speaker avec "Supporters de l'AJA, êtes-vous là ???" et je criais de toutes mes forces "Ouaiiiiis !!!". Ce club, ce maillot était tout ma vie. Je vibrais pour ce club, je vibrais pour ces joueurs et rien à foutre des Papin ou autre star de l'équipe de France. Moi je kiffais Christophe Cocard, j'adorais ce joueur, je l'admirais, comme si c'était Mbappé aujourd'hui. 

Et Enzo Scifo, quelle classe, quelle technique, quel joueur ! Martini dans les buts, Dutuel et Guerreiro au milieu et Kalman Kovacs notre numéro 9 qui cette saison là finira 2ème meilleur buteur derrière Papin et aura comme récompense un radiateur (Rires). Alain Roche et Prunier derrière. Et je n'oublie pas Pascalou Vahirua avec qui j'ai eu la chance de travailler dans les quartiers d'Auxerre.  A gauche il était le meilleur.

Putain d'époque, putain d'équipe et putain de club !!!

J'avais peur de prendre une raclée mais j'étais excité à l'idée de taper l'OM. On était second à 4 points et eux premier (je parle comme si j'étais un joueur). Dernier match avant les fêtes de Noël. Le match est équilibré même si je trouve mon équipe plus entreprenante. On est chez nous !!! Et puis 10ème minute, coup-franc pour nous. Scifo décale Dutuel qui envoi une mine sur Olmeta qui ne peut capter le ballon, Cocard a suivi. 1 à 0 pour nous. Je saute de mon siège, je crie, je hurle et je regarde mon père "C'est Cocard papa, c'est Cocard qui a marqué". Je suis aux anges, on gagne et c'est Cocard qui marque.

Le score ne bouge pas à la mi-temps (1-0). On s'attend à subir, à ce que l'OM revienne pour nous démonter mais ça va être l'inverse. L'OM pousse bien en début de seconde période mais Auxerre est bien en place. Et sur une récupération de Alain Roche, ancien marseillais, les bourguignons vont doubler la mise. Pascal Vahirua part en contre et sert Roche qui a poursuivi son effort pour le 2-0. La défense de l'OM prend l'eau et 3mn plus tard sur un corner, Enzo Scifo monte très haut (Cristiano l'a copié) et de la tête triple le score. Mais ce n'est pas fini, quasiment sur l'engagement, Dutuel recupère un ballon part défier les défenseurs olympiens et d'une passe magnique sert Kovacs qui met le 4ème.

La messe est dite et l'OM ne reviendra pas. Toutes ces stars ne comprennent pas ce qui leur arrive. Moi je suis comme un dingue. On est entrain de pulvériser l'OM, mon cadeau de Noël avant l'heure. 

On gagne 4-0, je rentre chez moi heureux comme si le Père Noël m'avait filé mon cadeau favori. Je me suis réveillé le lendemain toujours aussi heureux. J'en ai parlé et y est pensé pendant des jours.

Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'à cette époque tous les enfants de l'Yonne vivait AJA. On parlait tous de notre équipe de l'AJ Auxerre. On jouait sur la place de l'église on se donnait des noms de joueurs, Vahirua, Cocard, Scifo, Roche et consort. J'imagine que les plus jeunes ne peuvant pas comprendre ce qu'on a vécu, cette émotion, cette rivalité, nous le tout petit club on jouait dans la cours des grands. Je rêvais de jouer pour l'AJA, je rêvais de travailler pour l'AJA. On se doit de transmettre cela à nos enfants, ce qu'est l'AJA, son histoire, ses valeurs.

J'ai les pieds sur terre mais sans déconner, l'AJ Auxerre c'est un amour inconditionnel. Ce club, cette institution fait partit de moi. Même en DH ça resterait le meilleur club du monde. On n'aime pas un club pour ses succès, on aime un club car les joueurs nous représente. Les joueurs qui jouent pour ce maillot sont les chanceux car ils ont le talent mais nous, qui ne pouvons pas être sur le terrain, on rêverais d'être à leur place. Alors on les encourage, on les aime car ils sont notre procuration pour faire ce qu'on n'a jamais pût. Etre sur le terrain.

Auxerre-Marseille 1990 (4-0) c'était juste immense !!! (Vidéo ci-dessous)

Allez prenez soin de vous !

Peace

Kev